DES VILLES SOMNAMBULES
Jean-Louis Dubois-Chabert
Des villes somnambules, des wagons égarés
Vagabonds hagards aux regards bondés d’à quoi bon. Des censeurs, des fachos, des échafaudages Fâchés, fichés, fauchés, les os usés... un zoo désabusé. J’ai vu des muses, l’œil défait, cerné des fées médusées. J’ai lu les causes, écumé les musées, J’ai abusé des doses, éprouvé les effets : Mortes les îles, mortes les ailes Mortes les feuilles et tout le tremblement. |
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Des villes somnambules,
Partout des fêlés, partout des télés, hauts faits, infos, fléau… le vrai du faux. Les démêlés des félons, les inféodés : BFM, IBM, bande FM, FMI, Infamies. |
Faire feu ! Faire fi des amulettes, des sermons à sornettes Faire feu ! Brûler veaux d’or, bûcher vaudou Cramer les icônes : Lénine, Lennon, Staline, Stallone… Arte, Arthur, Artaud… Booba, Baader, Buddha, Bono… Bruni, Verdi, Johnny, Attila, Attali. Viser la tête, viser la tempe, la tempête, le tympan ! Des villes somnambules, des anges sans sommeil Des songes, des mensonges Et les desseins d’abeille ? Rien à cirer ! |
Des villes somnambules, des wagons vagabonds hagards égarés Aux regards à quoi bondés. Des bulles somnanvilles Des noctambules obnubilés, des funambules débiles déambulent immobiles Des cent pas, des sans pieds, des passants sans-papiers Et gisent les gens et gisent les feuilles Et gisent les ans et les fées en deuil, un bal dans la tête, Pleurent sur le retour de nos sales défaites Au jusant du jour. |