CIEL PANTONE, MATIN D'ÉTÉ
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J’ai dans les synapses des envies de bengale, des feux de tout bois, des bagalis. J’ai sur le bout de la langue des couleurs jamais peintes, Des rêves-labyrinthes jaillis de ciels Pantone. J’ai, tapis dans mes neurones, Des dessins, des esquisses, Des fournaises mal éteintes, des élans, des prémices. Une forêt de pinceaux-lianes enchevêtrés, tout fouillis, Lancés à l’assaut des songes de mes canopées-lits. Une idée a germé, émergé des dormances. Je l’ai sortie des limbes, j’ai ourlé ses contours Et hurlaient tour à tour la joie de sa naissance et l’urgence à la peindre. Alors, je l’ai semée. J’ai laissé à la rosée le soin de l’iriser. À la liesse des aurores, celui de l’élever. Puis un jour, il a fait nuit. Échange de bons procédés, c’est elle qui m’a semé. Perdu la longitude. Tout emmêlés, les crayons ! Gagné la lassitude et, sur la création, L’hiver rude comme une balafre. Muse égarée sur le chemin des affres. Tarie à pleurer. Mais pas plus que l’hiver, les vents contraires ne durent. Des printemps en gésine fleurissent dans mon cortex. Des promesses utérines de couleurs en bouquets Irradient de mon trait de luxuriants futurs. Les émois que l’on sème à la morte saison Ne meurent pas essaimés. Les années sont des mois, savent bien les gens qui s’aiment. Et les jours, des secondes, quand revient la moisson. |