CLIGNOTANT QUE TU PEUX...
Géraldine Dauphin
On se voit bientôt, le 7 décembre pour être précis et il faut écrire un texte sur « clignotant » ! Sauf que les idées ne viennent pas, le vide, le trou… rien quoi !
J’ai bien pensé à quelques jeux de mots, mais ils n’ont rien d’horripilant, de savoureux, ni même de réjouissant. Alors voilà ce qui m’est venu à l’esprit, pour vous dire la pauvreté d’imagination, le néant cérébral. Deux devinettes improbables se sont glissées insidieusement dans mon esprit sans que je ne m’en aperçoive. J’ai honte ! Je n’ai pu les éviter, elles se sont accrochées à mes méninges et voilà ce qu’elles y ont déposé :
Que dit Scarlett O’Hara à propos de Rhett Butler quand il ferme les yeux ?
« Il cligne autant en emporte le vent »
Mais il y a pire, je cultive le « ras des pâquerettes », le « bas de plafond », la preuve :
Que font les guirlandes à Noël ? « Elles clignotent en haut du sapin » ? Vous me direz, c’est de saison...
Mais bon, je me ravise, c’est nul, minable. J’ai beau réfléchir, je ne vois pas. C’est la panne ! Tant pis si je rate le virage. De toute façon, mon texte sera en dehors des clous. J’ai dépassé la ligne jaune de l’humour acceptable, je roule sur le bas-côté des mots, en marge de la page blanche. J’ai les roues de mon cervelet qui se dégonflent, ça ne tient plus la route. Il faut que je débraye, c’est sûr ! Je sens bien que j’ai la carlingue de guingois, le moteur qui vibre, la titine qui s’emballe.
La sortie de route est inéluctable. Mes idées font un tonneau, elles tournent en vrac dans l’habitacle de mon cerveau, aucune rangée à sa place, le fatras, le bazar. Bref, l’accident d’écriture, le dérapage scripté incontrôlé.
J’entends un sifflet, c’est celui du gardien de l’humour. Il me dit que je viens de faire un dépassement très cavalier… qu’il a eu mal à son sommet de côte… que je n’ai pas fait preuve de prudence verbale… que quelqu’un aurait pu se trouver en face et être percuté de plein fouet par mes boutades.
Je reconnais mon erreur, c’est vrai que je n’étais pas très concentrée sur la voie de mon imagination. J’aurais dû faire une révision de mon inspiration, une vidange de mes petites pensées, le contrôle technique de mon vocabulaire. Je fais profil bas et me dis qu’il faut que je change de feuille de route, quand d’un coup, il sort son carton de feu rouge. Et là, vous le croirez, il m’annonce sans cligner : retrait de permis d’écrire, sur-le-champ lexical !
Soudain, tout s’active, on sécurise la route de la création et de l’invention. On balise les mauvais jeux de mots, on fait un barrage filtrant des badinages, on vérifie les papiers des calembours. Et là, comble du comble, pour réguler la circulation alternée des idées les plus drôles, on installe... un feu clignotant !
J’ai bien pensé à quelques jeux de mots, mais ils n’ont rien d’horripilant, de savoureux, ni même de réjouissant. Alors voilà ce qui m’est venu à l’esprit, pour vous dire la pauvreté d’imagination, le néant cérébral. Deux devinettes improbables se sont glissées insidieusement dans mon esprit sans que je ne m’en aperçoive. J’ai honte ! Je n’ai pu les éviter, elles se sont accrochées à mes méninges et voilà ce qu’elles y ont déposé :
Que dit Scarlett O’Hara à propos de Rhett Butler quand il ferme les yeux ?
« Il cligne autant en emporte le vent »
Mais il y a pire, je cultive le « ras des pâquerettes », le « bas de plafond », la preuve :
Que font les guirlandes à Noël ? « Elles clignotent en haut du sapin » ? Vous me direz, c’est de saison...
Mais bon, je me ravise, c’est nul, minable. J’ai beau réfléchir, je ne vois pas. C’est la panne ! Tant pis si je rate le virage. De toute façon, mon texte sera en dehors des clous. J’ai dépassé la ligne jaune de l’humour acceptable, je roule sur le bas-côté des mots, en marge de la page blanche. J’ai les roues de mon cervelet qui se dégonflent, ça ne tient plus la route. Il faut que je débraye, c’est sûr ! Je sens bien que j’ai la carlingue de guingois, le moteur qui vibre, la titine qui s’emballe.
La sortie de route est inéluctable. Mes idées font un tonneau, elles tournent en vrac dans l’habitacle de mon cerveau, aucune rangée à sa place, le fatras, le bazar. Bref, l’accident d’écriture, le dérapage scripté incontrôlé.
J’entends un sifflet, c’est celui du gardien de l’humour. Il me dit que je viens de faire un dépassement très cavalier… qu’il a eu mal à son sommet de côte… que je n’ai pas fait preuve de prudence verbale… que quelqu’un aurait pu se trouver en face et être percuté de plein fouet par mes boutades.
Je reconnais mon erreur, c’est vrai que je n’étais pas très concentrée sur la voie de mon imagination. J’aurais dû faire une révision de mon inspiration, une vidange de mes petites pensées, le contrôle technique de mon vocabulaire. Je fais profil bas et me dis qu’il faut que je change de feuille de route, quand d’un coup, il sort son carton de feu rouge. Et là, vous le croirez, il m’annonce sans cligner : retrait de permis d’écrire, sur-le-champ lexical !
Soudain, tout s’active, on sécurise la route de la création et de l’invention. On balise les mauvais jeux de mots, on fait un barrage filtrant des badinages, on vérifie les papiers des calembours. Et là, comble du comble, pour réguler la circulation alternée des idées les plus drôles, on installe... un feu clignotant !