VOLEUR DE HOULE
Jean-Louis Dubois-Chabert
Devant moi, l’horizon.
Derrière moi, l’horizon.
Nous sommes écume et kyrielles, un Zodiac au verso du réel.
Croire en l’étrave, croire en la trêve ; en une grève, une rive, en rien de grave.
Fendre la mer, fendre l’eau, l’Homère, l’amertume.
Je suis voleur de houle, moribond vagabond,
Rêveur à la dérive.
Des futurs inoubliés, mes songes en regorgent : la douceur du miel, le frôlement des peaux, un ruisseau… et combien d’autres mensonges...
Si je pleure quand je dors, c’est que mes racines saignent encore.
Dormir sans peur, demain. Dormir sans peur du lendemain.
Je compte les jours, je compte les nuits, le temps veut m'effacer.
Qu’un seul de nous tombe et ce n’est pas lui qui sombre, c’est l’humanité.
Et ce soleil qui rend fou !
Hagard, d’elle, j’exigeais les îles.
Elle me dévisageait.
Bleu regard.
J’envisageais l’exil, une ombrelle, demander asile aux azalées.
Je me voyais oiseau, sans faim ni tourmente
Et de mes ailes dissidentes se riant du destin, des crêtes, des frontières,
J’allais, fier, cavalier des vents clandestins.
Pauvres fous que nous sommes, à cingler vers l’oubli.
Mille âmes en peine sur un esquif, sans elixir ni boussole et du sol, plus qu’un vague souvenir,
À craindre que pour dernier lit, elle et son regard bleu n’aient plus rien à offrir, qu’un matelas de récifs.
Ils disent : un homme égale un homme égale un homme égale un homme égale un homme égale un homme...
Et moi alors ? Pourquoi pas moi et pourquoi pas mes frères ?
Alors quoi ? Vous voudriez, vous, m’empêcher d’encore fouler la terre ?
Mésange à tête noire, mésange à tête rouge, brune, blanche, bleue... le soleil s'en soucie peu.
Hier encore, disais-je, ailleurs serait meilleur et demain plus beau.
Idéale idylle vouée à l’eau.
Derrière moi, l’horizon.
Nous sommes écume et kyrielles, un Zodiac au verso du réel.
Croire en l’étrave, croire en la trêve ; en une grève, une rive, en rien de grave.
Fendre la mer, fendre l’eau, l’Homère, l’amertume.
Je suis voleur de houle, moribond vagabond,
Rêveur à la dérive.
Des futurs inoubliés, mes songes en regorgent : la douceur du miel, le frôlement des peaux, un ruisseau… et combien d’autres mensonges...
Si je pleure quand je dors, c’est que mes racines saignent encore.
Dormir sans peur, demain. Dormir sans peur du lendemain.
Je compte les jours, je compte les nuits, le temps veut m'effacer.
Qu’un seul de nous tombe et ce n’est pas lui qui sombre, c’est l’humanité.
Et ce soleil qui rend fou !
Hagard, d’elle, j’exigeais les îles.
Elle me dévisageait.
Bleu regard.
J’envisageais l’exil, une ombrelle, demander asile aux azalées.
Je me voyais oiseau, sans faim ni tourmente
Et de mes ailes dissidentes se riant du destin, des crêtes, des frontières,
J’allais, fier, cavalier des vents clandestins.
Pauvres fous que nous sommes, à cingler vers l’oubli.
Mille âmes en peine sur un esquif, sans elixir ni boussole et du sol, plus qu’un vague souvenir,
À craindre que pour dernier lit, elle et son regard bleu n’aient plus rien à offrir, qu’un matelas de récifs.
Ils disent : un homme égale un homme égale un homme égale un homme égale un homme égale un homme...
Et moi alors ? Pourquoi pas moi et pourquoi pas mes frères ?
Alors quoi ? Vous voudriez, vous, m’empêcher d’encore fouler la terre ?
Mésange à tête noire, mésange à tête rouge, brune, blanche, bleue... le soleil s'en soucie peu.
Hier encore, disais-je, ailleurs serait meilleur et demain plus beau.
Idéale idylle vouée à l’eau.